Toute méditation suppose que l’on dirige notre attention vers un objet, qui peut être interne ou externe. Par exemple, certains proposent de regarder une flamme, d’écouter un gong ou les paroles prononcées par une personne tierce : l’objet de l’attention est alors externe. A l’inverse, les objets de l’attention internes incluent la respiration, un son, une phrase ou un mantra mais aussi des visualisations.
Un son de méditation interne pour favoriser l’introspection
La méditation Acem repose sur la répétition mentale (sans qu’aucun son ne soit émis) du son de méditation. Ce choix s’explique car plus l’objet de notre attention est interne et éloigné de l’extérieur, plus l’introspection peut être profonde. Par exemple, une méditation guidée nous force à diriger notre attention vers la voix du guide. Notre attention est captée par un élément extérieur, et a finalement peu de temps pour se diriger vers l’esprit. Une telle méditation pourra être relaxante, mais son potentiel introspectif est limité.
Il est donc préférable que l’objet de l’attention soit interne. Mais pourquoi un son plutôt que le souffle par exemple ? Le souffle est une activité physique spontanée, et le corps agit bien comme un vecteur de nos émotions. Les émotions émanent de l’esprit, se manifestent dans le corps et c’est à cet endroit là qu’on les reconnait. Une introspection qui passe par le corps ou le souffle a donc un certain intérêt, mais porter notre attention directement vers notre esprit est plus direct, plus efficace. A l’inverse, le son de méditation est un lieu d’interaction direct entre le conscient (car le fait de répéter le son est un acte volontaire) et l’inconscient (car nous laissons venir ce qui surgit spontanément). Lorsque nous dirigeons notre attention vers un son mental, nous établissons un lien direct avec l’inconscient, ce qui permet un travail introspectif profond.
Quel type de son ?
Le son de méditation est choisi pour ses qualités musicales, avec un juste équilibre entre l’harmonie et la provocation. L’harmonie est la qualité qui permet de se détendre, et établir une attitude mentale libre qui est nécessaire au travail pendant la méditation ; la provocation met au défi notre maintien de l’attitude mentale libre, mais elle va aussi stimuler la manifestation de tensions internes. C’est l’équilibre entre ces deux qualités qui fait qu’un son sera un outil de relaxation, d’acceptation de soi et de croissance existentielle.
Le son n’a pas de signification dans les langues connues, et il est libre de toute association. Il n’a pas de connotation religieuse ou philosophique ; c’est simplement un ensemble de syllabes choisies pour leurs qualités musicales. De cette façon, le son de méditation fonctionne de façon mécanique, pour ses propriétés psychologiques et non pour la valeur qu’un méditant lui accorderait du fait de ses croyances ou de sa culture.
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