Empathie et relations

Nos relations aux autres dépendent principalement de trois facteurs : notre capacité à comprendre l’autre, qui relève de l’empathie ; notre humeur, qui fluctue à chaque instant ; et notre personnalité. La méditation a un effet positifs sur ces trois aspects, ce qui permet d’améliorer nos relations aux autres.

Empathie et relations sociales

Toute compétence, dont l’introspection et l’empathie, se développent avec la pratique. Lorsque nous dirigeons notre attention vers notre état mental, nous devenons meilleurs à “voir” ce qui s’y trouve. Ainsi, la pratique quotidienne de la méditation nous rend plus sensibles à notre paysage interne, nous sommes plus à même de rapidement qualifier nos émotions et d’en saisir davantage de nuances.

Or nous savons que l’empathie, qui est la faculté de ressentir ce que ressentent les autres et de se mettre à leur place, repose sur les neurones miroirs1. Cette catégorie spécifique de neurones nous fait littéralement ressentir dans notre corps ce que ressent notre interlocuteur. Grâce à une pratique introspective régulière, notre capacité à ressentir cela est également affinée.

Il est certes contre-intuitif de penser qu’une pratique introspective et solitaire puisse nous ouvrir davantage aux autres, mais par l’intermédiaire des neurones miroirs, l’attention portée à soi pendant la méditation nous permet aussi de mieux comprendre les autres.

Meilleure gestion émotionnelle

Un autre aspect important dans nos relations est notre esprit. Nous avons tous de bons et de mauvais jours et cela se répercute dans nos relations. Imaginez que vous ayiez mal dormi la veille ou qu’une discussion avec un supérieur hiérarchique ou un client se soit mal déroulée. Par la suite, un collègue vous fait une blague mal calibrée, un ami demande votre attention sur un problème personnel, ou l’un de vos enfants pleure sans raison apparente : vous serez probablement moins patient, plus irritable que si c’était une bonne journée.

La méditation permet d’augmenter le nombre de bonnes journées par rapport aux mauvaises journées. Avec moins de stress, un meilleur sommeil et davantage d’énergie, nous sommes plus enclins à sympathiser avec les autres, plus détendus, plus présents.

Devenir “davantage” soi-même

Ne pas savoir dire non ou exprimer ce que l’on pense vraiment peut être un problème de deux façons : d’une part nous n’obtenons pas ou rarement ce que l’on veut mais à la place on se laisse imposer les choix des autres, d’autre part nous pouvons être vus comme n’ayant pas de personnalité propre.

Pendant la méditation, nous laissons aller et venir les activités spontanées de l’esprit (pensées, émotions, souvenirs, etc) sans lutter contre. Dans la vie de tous les jours, nous avons tendance à en réprimer une part importance, mais pendant la méditation nous leur laissons un espace où vivre et s’exprimer. A terme, cette acceptation pendant la méditation se traduit en intégration de parties réprimées de notre personnalité dans la vie de tous les jours.

Notre base existentielle se développe, nous avons accès à des ressources internes jusqu’ici inaccessibles. Nous pouvons alors mobiliser ces ressources pour donner plus de poids à ce que nous voulons réellement : cela permet d’exprimer nos désirs et notre volonté, y compris quand cela implique de dire non à l’autre.

Ce mouvement est renforcé par le polissement de notre boussole interne : en dirigeant régulièrement notre attention à l’intérieur, nous y voyons plus clair. Nos motivations intrinsèques, nous goûts et passions deviennent plus clairs. Ce qui nous fait vivre, vibrer et ce qui nous pousse devient plus facilement accessible. Nous avons alors la capacité à utiliser ces sources de motivation pour avancer, que ce soit en établissant des relations équilibrées ou en avançant sur des projets personnels… qui sont aussi l’occasion de nouer des relations.

Retrouvez l’ensemble de cette série d’articles sur le fonctionnement et les bienfaits de la méditation :

(1) M. Iacoboni, 2009, Imitation, empathy, and mirror neuronsAnnual Review of Psychology