De récentes études indiquent que la pratique régulière de la méditation permet de garder un cerveau jeune, et aurait un même effet sur les gènes et les cellules. Cela se traduirait par une capacité accrue à l’apprentissage et une meilleure qualité de vie, notamment chez les personnes âgées.
Un corpus de plus de 135 études scientifiques (chiffre datant d’octobre 2017) portant sur les effets de la méditation sur le vieillissement montre que la méditation préserve le fonctionnement du cerveau contre les dommages causés par le temps.
Rajeunissement du cerveau
L’une des études les plus remarquables dans ce domaine1, menée par Eileen Luders à l’UCLA, a porté sur 50 méditants ayant pratiqué la méditation pendant en moyenne 19.8 années et âgées en moyenne de 51.4 ans.
Les scans de leurs cerveaux ont été analysé par un algorithme qui permet de prédire l’âge d’un cerveau, avec précision dans le cas de personnes ne méditant pas. Mais lorsque l’algorithme analysait le cerveau des méditants, l’âge de leur cerveau était estimé comme étant 7.5 ans plus jeunes qu’il ne l’était en réalité pour les personnes de 50 ans. Ainsi, si vous avez 50 ans et que vous méditez régulièrement, votre cerveau peut ressembler à celui d’une personne de 42.5 ans. Plus les personnes dont le cerveau était analysé étaient âgées, plus la différence entre l’âge estimé et l’âge réel était important. Par exemple, un méditant de 60 ans avait le cerveau d’une personne de 51 ans, soit une différence de 9 et non 7.5 ans. Les chercheurs ont conclu que la méditation permet de garder le cerveau jeune, peut-être parce que la méditation stimule les neurones et synapses.
Amélioration de la fonction cérébrale
Il est naturel qu’à un âge avancé, le cerveau fonctionne de façon moins efficace. Mais pour certaines personnes, le fonctionnement du cerveau se dégrade davantage et cela peut poser des problèmes dans la vie de tous les jours. De nombreux chercheurs tentent de résoudre ce problème sans recourir à l’usage de produits pharmaceutiques, à titre préventif et curatif. L’exercice physique est l’une des pistes les plus prometteuses, et de multiples études montrent que la méditation peut aussi être un outil utile car elle améliore la capacité d’attention et les fonctions cognitives2.
Protection des gènes
Une autre étude3 a comparé la vieillesse des gènes de méditants expérimentés et de non-méditants. Pour cela, ils ont mesuré le degré de méthylation de l’ADN, qui augmente naturellement avec l’âge et est associé à un risque plus élevé de maladies, notamment d’insuffisances cognitives. Les personnes méditant régulièrement avaient un degré de méthylation de l’ADN moins élevé, ce qui suggère que la méditation réduit les effets du vieillissement sur les gènes et peut prévenir l’apparition de maladies liées à l’âge.
Préservation des télomères avec l’attitude mentale libre
Les télomères, dont la découverte a été récompensée par le Prix Nobel de biologie 2009, sont des protéines situées au bout des chromosomes qui contiennent les copies de nos gènes. L’érosion des télomères est un phénomène naturel avec l’âge, et plus les télomères sont courts plus les risques de maladies et de décès sont élevés. Nous savons aussi que le stress est un facteur qui accélère le raccourcissement des télomères4.
Il a été montré en 2009 que la méditation protège les télomères et les cellules contre les effets négatifs du stress5, mais toutes les méditations ne sont pas égales. Ainsi, une étude de 20166 a montré que le fait d’accepter que notre esprit vagabonde, et de ne pas éviter les émotions et pensées négatives pendant la méditation, était très important pour que la méditation ait cet effet bénéfique sur les télomères et les cellules. Ces deux éléments - laisser notre esprit vagabonder et ne pas lutter contre les pensées et émotions qui passent, même désagréables - sont constitutifs de la méditation Acem.
Longévité accrue avec la méditation non-directive
Source : Schneider et al., 2005, Long-Term Effects of Stress Reduction on Mortality in Persons ≥55 Years of Age With Systemic Hypertension, American Journal of Cardiology
Ce graphique représente la mortalité pour toutes causes (cardiovasculaires et autres) chez les personnes hypertensives pratiquant ou non la méditation non-directives. La courbe supérieure, où plus de personnes ont survécu pendant les 10 premières années de l’étude, représente la mortalité des personnes ayant pratiqué la méditation non-directive. Cela indique que la méditation augmente sensiblement la longévité.
La recherche a ainsi permis de dégager plusieurs mécanismes à travers lesquels la méditation favorise une bonne santé tels que la préservation des télomères, le ralentissement de la méthylation de l’ADN, la réduction du stress ou encore le rajeunissement du cerveau. Comme on pouvait s’y attendre, cela aboutit à une réduction de la mortalité des personnes méditant de façon régulière.
Retrouvez l’ensemble de cette série d’articles sur le fonctionnement et les bienfaits de la méditation :
- Le cerveau pendant la méditation
- Réduction du stress et de l’anxiété
- Amélioration du sommeil
- Empathie et relations
- Renforcement du système immunitaire
- Longévité accrue
- Santé cardio-vasculaire améliorée
(1) Luders, E., N. Cherbuin and C. Gaser, 2016, Estimating brain age using high-resolution pattern recognition: Younger brains in long-term meditation practitioners, Neuroimage
(2) Dresler, M., A. Sandberg, K. Ohla, C. Bublitz, C. Trenado, A. Mroczko-Wasowicz, S. Kuhn and D. Repantis, 2013, Non-pharmacological cognitive enhancement, Neuropharmacology
(3) Chaix, R., M. J. Alvarez-Lopez, M. Fagny, L. Lemee, B. Regnault, R. J. Davidson, A. Lutz and P. Kaliman, 2017, Epigenetic clock analysis in long-term meditators, Psychoneuroendocrinology
(4) Epel, E. S., E. H. Blackburn, J. Lin, F. S. Dhabhar, N. E. Adler, J. D. Morrow and R. M. Cawthon, 2004, Accelerated telomere shortening in response to life stress, Proceedings of the National Academy of Sciences
(5) Epel, E., J. Daubenmier, J. T. Moskowitz, S. Folkman and E. Blackburn, 2009, Can meditation slow rate of cellular aging? Cognitive stress, mindfulness, and telomeres, Annals of the New York Academy of Sciences
(6) Alda, M., M. Puebla-Guedea, B. Rodero, M. Demarzo, J. Montero-Marin, M. Roca and J. Garcia-Campayo, 2016, Zen meditation, Length of Telomeres, and the Role of Experiential Avoidance and Compassion, Mindfulness